Au fur et à mesure que les Conseils Généraux sont amenés
à donner leur avis sur les propositions de redécoupage électoral du
ministère de l’intérieur en vue des prochaines élections
départementales, apparaît clairement l’objectif assigné au nouveau mode
de scrutin adopté par la majorité parlementaire.
Habilement articulés à l’affirmation des métropoles, les
découpages proposés réduisent dans de nombreux Départements la place
des territoires ruraux dans les assemblées.
Ainsi les conseils Généraux se voient vidés de
nombreuses missions qui seront transférées aux métropoles, les
territoires ruraux appauvris perdant progressivement les effets de la
péréquation départementale.
Tout est mis en place pour une disparition progressive
des Départements dont le rôle social est un élément fort pour lutter
contre les inégalités, sociales, culturelles et territoriales. Privés
des ressources nécessaires, les voilà maintenant corsetés politiquement.
En effet, de toutes parts monte le constat que le
découpage du ministère de l’intérieur cherche à réduire le pluralisme à
sa plus simple expression en supprimant des cantons représentés par des
élus communistes et républicains. C’est vrai notamment dans le Loiret,
dans les Alpes maritimes la Gironde ou encore en Seine Saint Denis, mais
beaucoup d’autres Départements connaissent le même scénario.
La démarche partisane l’emporte sur toutes les préoccupations par le jeu du regroupement de territoires communaux.
Instrumentalisant le concept de la parité, en instaurant
un binôme homme/femme par canton pour légitimer l’opération et empêcher
le débat, le gouvernement cherche à écarter de la représentation toutes
velléités de propositions alternatives faisant place à un bipartisme
éventuellement arbitrée par le FN.
L’ANECR tient à faire connaître son désaveu total d’une
telle régression démocratique et en appelle à toutes celles et tous ceux
qui sont attachés au pluralisme et à une juste représentation pour
exiger la prise en compte d’un mode de scrutin intégrant la dimension
proportionnelle qui permettrait de répondre et à la parité et au
pluralisme et à une représentation plus fidèle du corps électoral.
ANECR, lundi 23 décembre 2013