mercredi 23 octobre 2013

Drame à la maternité de Dourdan. L’ARS doit prendre les dispositions nécessaires !

Communiqué de presse 
de François Jousset, Conseiller municipal d'Etampes

Tout d'abord, je veux témoigner de ma grande émotion face au décès d'un nouveau né survenu en juillet dernier à la maternité de l'hôpital de Dourdan. C'est à ses parents, à leurs familles et leurs proches que je veux adresser toutes mes sincères condoléances et mon soutien dans la douloureuse épreuve qu'ils traversent. 

La commission d'enquête diligentée par l'Agence Régionale de Santé devra faire toute la lumière sur les circonstances et les responsabilités à l'origine de ce drame humain. Elle ne peut se limiter à arguer « d'un manque d'organisation des personnels et de dysfonctionnement dans les procédures » ! 

De surcroit, la décision de fermeture, même provisoire, de la maternité de cet établissement ne résout en rien la situation et à l'inverse provoque le désarroi parmi la population et une inquiétude légitime face aux besoins grandissants des usagers de l'hôpital public. Le rapprochement de l'hôpital de Dourdan avec l'hôpital d'Etampes pour former le « Centre Hospitalier Sud Essonne Dourdan-Etampes » a conduit à déshabiller Pierre pour habiller Paul. En effet, vouloir regrouper les services avec pour objectif principal une réduction du personnel ne fait qu'augmenter les risques envers les patients. Cette politique soutenue par Franck Marlin n'est pas celle qui selon moi garantit la qualité et l'accès aux soins pour tous les habitants de notre territoire sud Essonnien. 

Dès 2011, j'intervenais pour alerter sur les conséquences de la mise en oeuvre de la Loi Hôpital-Patients-Santé- Territoire, malheureusement poursuivie encore à ce jour par l'ARS. J'écrivais, « A l' opposé des besoins sanitaires, sociaux et économiques des populations, N. Sarkozy et son gouvernement, figés sur le dogme de la réduction du déficit public dictée par l'Europe libérale, marchandise la santé. Roselyne Bachelot organise la fermeture de 240 hôpitaux publics, le démantèlement de l'AP-HP et la pénurie de personnels soignants, de praticiens aptes à garantir la sécurité sanitaire des patients. ». Je soulignais également : « Ce vaste plan de restructuration hospitalier, déjà engagé par les pouvoirs publics, touche tous les établissements de l'Essonne et leurs personnels. En témoigne, la fusion des hôpitaux de Dourdan et d'Etampes... » C'est tout le maillage sanitaire Essonnien qui est démantelé comme nous en déplorons le triste constat encore aujourd'hui. 

Cette situation préoccupante n'a pas été prise en compte dans la réflexion menée sur l'offre de soins et son accessibilité. Dans cet environnement qui génère un climat social dégradé, les établissements de santé font face à une forte problématique touchant les ressources humaines, liée autant aux contraintes tenant à la pénibilité du travail qu'aux difficultés à assumer correctement les missions. 

Ainsi, sous prétexte de réorganisation visant l'efficience, la qualité des soins et la sécurité des patients, c'est à la désorganisation de l'hôpital public qu'a conduit la mise en oeuvre de la loi HPST, la réduction des dépenses affectant directement l'emploi hospitalier et entraînant au final une aggravation des conditions de travail des personnels et de prise en charge de la population. 

Il est impératif désormais de revenir sur les termes de cette Loi, sur le rôle des ARS et élaborer avec les citoyens ,les personnels et praticiens de l'hôpital public, les organisations syndicales, politiques et de défense de la santé une carte sanitaire essonnienne et régionale pourvue des moyens humains et financiers aptes à répondre aux besoins de soins préventifs et curatifs de plus d'un million d'essonniennes et d'essonniens. 

Un tel drame humain et sanitaire ne doit jamais se reproduire.