Le
conseil général de l’Essonne prévoit, dans le cadre de
son
schéma départemental en faveur des personnes
handicapées, qui
devrait être adopté le 25 mars prochain, une
fiche-action intitulée
« Promouvoir les réflexions et les actions en faveur
de la vie
affective et sexuelle des personnes en situation de
handicap ». Il
s'agit
plus particulièrement d'une
action visant à engager un débat/une réflexion sur
le statut de
l’assistant sexuel, sans doute une première en
France.
Réflexion
ou
expérimentation,
le
PCF s'y oppose.
On
se place sur un terrain affectif, celui des bons sentiments.
Comment
ne pas secourir des personnes aux lourds handicaps jusqu’au
plus
intime de leur personne ? On
parle ici de
la satisfaction à tout prix du désir, voire même du désir
supposé
de la personne handicapée, du droit au plaisir pour tous et
toutes
sans penser aux conséquences de cette demande auprès de
celles et
ceux qui devront assouvir ces désirs.
N’est-ce
pas une façon de se donner bonne conscience dans une société
où
le droit à la différence est rejeté, où le regard de l’autre
est si blessant, où le droit à la mobilité pour toutes et
tous,
celui du vivre ensemble sans discriminations, n’existent
pas.
Assistant
sexuel ou plus majoritairement assistante sexuelle, ne
peut être un
métier comme un autre. Ne
serait-ce pas
plutôt
une façon bien hypocrite d’encourager, de légaliser une
forme de
prostitution, de marchandisation des corps ?
Abolitionniste
en ce qui concerne la prostitution, je ne suis pas
favorable, comme
l’ensemble de la commission que j’anime, à la création
d’assistant-e sexuel-le.
Il
me semble que la priorité est de donner des moyens
financiers et
humains aux personnes handicapées pour qu’elles puissent
vivre
dans la cité dans les meilleurs conditions possibles,
qu’elles ne
soient pas livrées à elles-mêmes et que les structures
adaptées à
la nature de leur handicap soient ouvertes sur l’ensemble du
territoire.
Il
faut réfléchir en termes d’éducation, de formation,
d’activités
professionnelles, de vie sociale, pour que Valides et
Handicapés
vivent ensemble dans le respect et la dignité.
Ce
sont des choix que, pour sa part, le PCF
défend et porte depuis de nombreuses années.
Laurence
Cohen, Responsable de la commission « Droits des femmes/
Féminisme » du PCF, Sénatrice,
Paris,
le 22 mars 2013.