dimanche 4 mars 2012

Les sénateurs socialistes laissent ratifier le MES de Sarkozy et Merkel

Mauvaise journée pour la gauche : F. Hollande est retourné en Angleterre pour rassurer de nouveau la City. Selon lui, il faut se contenter de réguler la finance et non la combattre.
Visiblement F. Hollande n’a toujours pas compris la nature de la crise du capitalisme et propose donc, faute de s’attaquer à la domination de la finance, des cataplasmes sur une jambe de bois en guise de remède.
Au Parlement, ce n’est pas mieux : les parlementaires socialistes sauvent la mise à Sarkozy . En s’abstenant, les socialistes, qui ont pourtant la majorité au Sénat, ont laissé le champ libre à la droite et à Sarkozy qui ont pu ratifier en paix leur Mécanisme Européen de Stabilité.
A quoi sert une majorité de gauche si c’est pour laisser le champ libre à la droite ?
Les communistes et élus Front de gauche ont voté contre.
Seuls Jean-Pierre Chevènement (RDSE) et deux sénateurs socialistes (dont M.N. Lienemann) se sont prononcés contre ce mécanisme inventé par la Merkozy. C’est encore pire qu’à l’Assemblée Nationale, où une quinzaine de députés avaient pris position contre. Les socialistes ont clairement laissé le pouvoir à la droite, qui a pu valider les deux textes, celui autorisant la création du MES et celui qui en précise les détails.


Le Mécanisme Européen de Stabilité remplacera le FESF, certainement à partir de juillet, et se voit doté d’une capacité d’action de 500 milliards d’euros.
Pour l’utiliser, il faudra que les pays se plient au nouveau traité Merkel-Sarkozy, c’est-à-dire qu’ils acceptent la Règle d’or et l’austérité imposée. Les sénateurs socialistes ont ignoré les appels de la gauche et des Verts.

Comme celui de Michelle Demessine (PCF) :
"A nos yeux, le grand danger de ce traité que le chef de l’Etat signera au nom de la France, est d’être un nouvel instrument antidémocratique pour imposer, sous couvert de discipline budgétaire, la loi des marchés financiers aux Etats et aux peuples d’Europe. Ce traité, concocté entre la Chancelière et le Président de la République, aggrave encore les quelques dispositions sur la gouvernance économique et le semblant de solidarité européenne, contenues dans son prédécesseur de 2005. Le peuple français l’avait rejeté par référendum, le Chef de l’Etat le lui avait alors imposé par la voie parlementaire. Aujourd’hui nous refuserons le nouveau scénario qui s’annonce. C’est dès maintenant que nous dénonçons le danger d’une signature du Chef de l’Etat. Nous refusons ce traité car il est profondément antidémocratique et contraire à l’intérêt national puisqu’il s’agit de limiter la souveraineté budgétaire des Etats et de leur dicter leurs politiques économique et sociale. De surcroît c’est de lui que procèdent tous les plans d’austérité qui sont imposés aux pays en difficulté en échange de financements pour tenter de payer leurs dettes."